27 Décembre 2021
Vieux vin, sors de ton cachot,
Le vent siffle, siffle, siffle
Et fais-moi le cœur tout chaud !
Morsure, et piqûre, et gifle,
Le vent siffle, siffle, siffle.
Vin joyeux comme un printemps,
Le vent souffle, souffle, souffle,
Fais chanter mes quarante ans !
L'hiver est un vieux maroufle ;
Le vent souffle, souffle, souffle.
Si tu veux, saute au plafond,
Le vent cingle, cingle, cingle,
Mais remplis mon cœur profond !
Acéré comme une épingle,
Le vent cingle, cingle, cingle.
Tous, ce soir, nous serons soûls,
Le vent beugle, beugle, beugle,
Et nous jetterons deux sous
A l'Amour, ce vieil aveugle ;
Le vent beugle, beugle, beugle !
[C'était, sur ce blog, le dernier billet (64) de 2021.
Une chanson à boire pour ces jours de froidure (et de fête). Ce poème est paru chez Charpentier en 1874 dans le recueil appelé "Les chansons joyeuses". L'auteur avait 19 ans. On interprètera comme on veut le troisième vers de la deuxième strophe. Est-ce de l'optimisme devant l'avenir ? Ou l'arithmétique de l'amour (20 x 2 = 40) ?
Bientôt ce sera 2022 et toujours l'hiver.
Nous en dirons un peu plus sur Maurice Bouchor, si injustement oublié.]
BC