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en tourbillonnant

Signes culturels rencontrés : musique, peinture, écriture, etc.

Poésie 21 : Tanella Boni

 

Prends dans ta paume les grains de sable 
Apportés par le souffle du vent 
Et laisse-les couler au gré du temps

Ils peuvent raconter ce qu’ils veulent
Comme toi ami 
Habité par la spirale du vent
Qui n’attend pas la cuisson des carottes
Pour applaudir la victoire des bons gagnants

Les grains de sable sont sans attache
Comme les amis de ce jour
Qui ignorent la valeur de l’amitié
Qui partent dans l’air du temps
Oubliant la proximité dans la distance

Pour toi poète au verbe flamboyant
Le bonjour amical et fraternel
Est un rituel qui s’épuise dans le sable 
Loin très loin de l’oasis du partage

Les dunes de l’amitié se meuvent 
A l’ombre du jour où se tissent
Les fils d’Ariane pour chaque grain 
Clamant son ego la brillance de sa peau

Prends dans ta paume le sable qui vient
Et qui part sans attache
Oubliant les mots du partage

     
Tanella Boni est née à Abidjan en Côte d'Ivoire. Elle a suivi ses études supérieures à Toulouse puis à Paris IV-Sorbonne (doctorat ès lettres). Professeur de philosophie à l'Université d'Abidjan, elle a été Présidente de l'Association des écrivains de la Côte d'Ivoire de 1991 à 1997. 
Elle écrit à la fois des romans, des livres pour enfants et de la poésie.
Elle a reçu en 2009 le prix International de Poésie Antonio Viccaro au 27ème Marché de la Poésie et lors du Festival international de poésie de Trois-Rivières au Canada. On trouvera tous ces renseignements (et d'autres) sur son site officiel
On peut aussi lire sa notice dans Wikipédia, et son profil dans "Abidjan.net"  avec une abondante bibliographie.
Le blog de la plasticienne
ARySQUE sur Mediapart a un intéressant billet sur Tanella Boni le 14 mars 2016. A partir d'une photo de Frédéric Lecloux, elle propose ce portrait lyrique de l'écrivaine : 

Sur Mediapart on verra un article récent (27 mai 2020), à propos de la 
résistance africaine au Coronavirus. Tanella Boni y déclare : 

La poésie permet de tisser des liens avec l’autre, avec soi-même, avec le monde qui nous entoure ou de rendre les liens solides. Elle donne un visage à ce temps des masques où les humains ont l’air d’être sans visage. La poésie est inséparable de la vie, tout simplement. Ce qu’elle peut faire ? Préserver notre humanité, en toute occasion.

Les Éditions Bruno Doucey qui ont publié en mars 2017 son recueil Là où il fait si clair en moi ont une agréable notice sur Tanella Boni ; nous leur empruntons son portrait.

 Je termine ce billet avec un autre poème de Tanella Boni, proposé, inédit, par le Printemps des Poètes.

Ma parole qui dit
N’est pas une amie qui chante
Des merveilles
A tes oreilles oublieuses
Des dures lois de la flèche du temps
Qui brise les cœurs de pierre
Exposés au froid de la nuit
Ma parole prend corps
Lovée sur une barque
Au coin de la lune
Qui résiste à toute tempête
La lune qui brille pour tous
N’oublie pas que je suis une carpe
Qui nage loin de la houle
Des terrains minés

 

 

 

BC

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