29 Avril 2020
Admirateur de la compositrice Augusta Holmès, j’étais surpris et ravi de voir qu’il lui était rendu hommage par la ville de Paris, en donnant son nom à une place. Apparemment aucun lien entre cet endroit et la compositrice.
Ce billet a pour objet la description de ce lieu, mais pourquoi ne pas commencer en écoutant (10 minutes) une œuvre d’Augusta Holmès. C’est un extrait de Pologne, poème symphonique, ici joué par l’Orchestre Symphonique de Rhénanie-Palatinat.
Nous sommes tout près de la Seine, non loin de la gare d’Austerlitz et des voies qui s’échappent.
En arrivant sur cette place, on est frappé de voir comme l’espace a été envahi par la sculpture d’un dragon
il entre dans le sol, il en ressort. Tout à droite un grand mur noir dont le corps de la bête semble douloureusement sortir. Une plaque nous apprend que derrière ce lieu de naissance, il y a l’usine souterraine de production d’eau (Eau de Paris) qui date du XIXe siècle ; c’est une ancienne usine de captage, reconstruite en 1994. Nous ne sommes pas loin de la rivière et il doit y avoir là-dessous de mystérieux échanges… L’eau de la Seine est filtrée et sert à arroser les espaces verts et à nettoyer les caniveaux.
La Ville de Paris a passé commande d’une sculpture auprès de l’artiste d’origine chinoise Chen Zhen. Normal, nous sommes dans le 13e arrondissement, non loin du quartier chinois. C’est au-delà des voies, après la rue de Tolbiac.
L’œuvre, appelée La danse de la fontaine émergente, Chen Zhen n’a pas pu la voir terminée. Il est mort en 2000. C’est sa femme Xu Min qui l’a terminée.
La place et la sculpture ont été inaugurées en 2008.
On nous dit que le dragon est orienté nord-ouest/sud-est, entre Seine (Yin) et soleil (Yang). Mais le soleil est partout, non ? Cette eau vient arroser les jardins et leur plantes : la fonction chlorophyllienne est garantie. C’est la victoire de l’eau et de la lumière. L’eau vient du fleuve, éternel, l’usine est du siècle avant-dernier, la place est au milieu d’immeubles du XXIe siècle. Tout près du terrain un gigantesque chantier vient de s’ouvrir. Le lieu est étrange, le dragon avec sa crête d’écailles, son gros corps plein d’eau à haute pression et la nuit, toutes ces couleurs changeantes.
Il faut aller place Augusta Holmès.
Il y a des arbres avec leur feuillage naissant, des bancs publics et parfois des amoureux.
BC